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UN GRAND MONSIEUR DU RUGBY REJOINT LE PARADIS D’OVALIE – DECES BRUTAL de notre Président fondateur

Jean-Jacques DURAND est décédé mercredi 29 juillet en région toulousaine à l’âge de 87 ans, victime d’un infarctus violent. Nous avons malheureusement appris son décès avec retard ce qui a empêché notre association d’être représentée à ses obsèques.

Cet homme  exceptionnel avait été à l’origine en 1982, avec des représentants d’autres clubs d’anciens, de la création de l’U.F.A.R. regroupant les clubs qui se retrouvaient traditionnellement depuis plusieurs années à l’occasion des finales du Bouclier d’Automne du Stade Toulousain, pour conclure les rencontres de la saison à venir et arrêter le lieu du futur tournoi annuel.

Jean-Jacques DURAND était tout naturellement devenu le premier président de l’U.F.A.R. qu’il anima et développa ensuite durant de nombreuses années.

Elégant dans la vie et sur les terrains, toujours souriant, Jean-Jacques menait de main de maître les réunions de notre association qui se tiendront longtemps prés de la place du Capitole dans des locaux de la ville de Toulouse, ville dont il était secrétaire général adjoint. Impliqué dans la vie locale il avait été durant 7 années maire de Baziège, commune de la périphérie toulousaine, dans laquelle il ne laisse que de bons souvenirs.

 

Jean-Jacques avait eu une carrière rugbystique remarquable en tant que joueur puis entraîneur. Au poste de troisième ligne il a d’abord joué au Stade Toulousain dans les années 48 à 50 au côté des grands joueurs qu’étaient Bergougnan, Brouat, Barran. C’est à cette époque qu’il a été international B. Il a ensuite joué à Carcassonne où son équipe devient championne de France Honneur en 1954. Il sera aussi champion de France militaire avec le 5ème train de Toulouse, puis en universitaire deux fois champion de France avec la Faculté de droit de Toulouse. A partir de 1953 il devient capitaine du TOEC où jouent alors les Astrugue, Corbarieu, René Berbizier… Il terminera sa carrière sportive comme entraineur-joueur à Brive, puis entraînera Auch et le TOEC.

Il devient ensuite membre des Aoucous, emblématique équipe d’anciens de Toulouse, qu’il va présider plusieurs années.

Jean-Jacques Durand était le pur représentant d’un temps où dans les rencontres et réunions nous pouvions côtoyer en toute simplicité et amitié nombre d’anciens internationaux et joueurs de haut niveau tels que Elie Cester, Jo Maso, José Cal,Plantefol, Le Droff, Saux, les frères Herrero – Camberabero – Spanghero – Ballatore, Lagrange, Armand Vaquerin et j’en oublie beaucoup…

En 2010 il avait été intronisé dans l’Académie du Rugby Toulousain qui regroupe les grands noms du rugby de la ville et il avait beaucoup apprécié cette nomination.

Il s’adonnait régulièrement au golf, sur les greens de son club de Vieille-Toulouse qu’il présida de 1994 à 1998. Tous les jours de la semaine Jean-Jacques prenait le départ du parcours à 12h30, toujours en portant  le sac et cela jusqu’à la veille de sa disparition.

Nous ne pouvons résister à l’envie de vous donner à lire le préambule des statuts de l’UFAR qu’il a amplement rédigé et qui traduit l’esprit et la philosophie sportive et éthique de Jean-Jacques DURAND :

« Dans les années 1960 se sont créés dans diverses régions de FRANCE et même à l’étranger, des « groupements ou clubs d’anciens du Rugby », évidemment constitués, pour l’essentiel, d’anciens joueurs de Rugby ou de sportifs particulièrement attachés à ce sport, qui souhaitent retrouver et partager un esprit d’amitié sportive que le Rugby, plus que n’importe quel sport, même collectif, est de nature à engendrer.

Leur souci est donc de reconstituer une chaîne d’amitiés totalement désintéressées, dont le Rugby doit être le ciment, le langage, une forme d’expression privilégiée.

Évidemment, ce Rugby, moyen d’expression, ne peut être pour eux qu’un sport trouvant sa source dans une parfaite loyauté, un total désintéressement, une générosité de cœur, autant d’éléments qui permettent de constituer des « équipes » dans lesquelles les options philosophiques, confessionnelles, politiques ne peuvent avoir la moindre considération. En réalité, pour eux le Rugby est le langage du cœur.

C’est en vue de faciliter la création et le développement de tels groupements d’anciens qui partagent en tous points un tel esprit, que l’Association dite « Union Française des Anciens du Rugby » (U.F.A.R.) est constituée sur la base des statuts qui suivent.

Le présent préambule constitue l’éthique fondamentale à laquelle s’engagent à adhérer tous les groupements ou clubs d’anciens, membres de l’Union Française des Anciens du Rugby. »

 

En 1997, et alors qu’il avait décidé de quitter la présidence de l‘UFAR, Jean-Jacques DURAND va initier la création des Comités Régionaux UFAR pour faciliter le développement et la gestion des clubs d’anciens.

Maintenant quelques anecdotes :

En 1986 est organisé, grandement à son initiative, et avec l’aide d’UTA et d’Elf Congo, un déplacement UFAR au Congo Brazzaville.
Voyage mémorable d’une quarantaine de personnes, joueurs venant d’une bonne dizaine de clubs différents, ciment d’une amitié toujours vivante entre les participants et premier d’une longue série d’autres voyages UFAR hors de France. C’est lors de ce voyage que lui sera offert un bouclier sculpté en bois rare qui va donner ensuite l’idée du Bouclier UFAR attribué lors de nos festivals nationaux. (Photo)

 

Témoignage Remy Fornero ← lire

 

En 1987, voyage dans le sud des USA en Floride et Géorgie. Les participants sont reçus officiellement à cette occasion par la mairie d’Atlanta, ville jumelée avec Toulouse. C’est bien sûr Jean-Jacques qui organise cette rencontre et il va en être mal récompensé.
En effet devant la mairie se déroule une manifestation de policiers municipaux brandissant des pancartes et qui, selon la tradition américaine tournent les uns derrière les autres. Quelle n’est pas la surprise et la honte de Jean-Jacques de voir plusieurs de ses joueurs se joindre à la manifestation en chantant des gospels et en brandissant eux aussi les pancartes. (Photo (s)) Il a eu du mal à s’en remettre !!!

Pour ceux qui l’ont connu reste le souvenir de son sourire, de sa silhouette élancée, de son élégance et surtout de sa gentillesse, de ses convictions humaines et sportives et de son engagement au service de l’UFAR. Nous échangions nos vœux chaque année : il restait attentif à notre association.

 

L’UFAR adresse ses plus sincères condoléances à sa famille.

François MAIRE  avec l’aide d’André PLANTIÉ

L’idée du bouclier UFAR est née lors de la tournée au Congo en 1986.